Association des Villes et Collectivités de l'Océan Indien

À l’abordage de la pollution plastique

Plutôt que de visiter d’énormes et coûteuses infrastructures de collecte et de tri des déchets à La Réunion, l’AVCOI a misé, lors de la dernière journée du séminaire du 8 au 11 avril, sur la pioche aux bonnes idées. Comme les galeries circulaires ou le navire “Plastic Odyssey”.

D’abord, les emplettes à petit prix. Les délégations de Madagascar, Comores, Seychelles, Mayotte et La Réunion ont visité les galeries circulaires à la Halle des manifestations au Port. Dans le vaste hangar, des pots de fleur à base de bambous, des sacs à main à partir de tissu recyclé, un atelier de réparation de petit électroménager, une association qui promeut une monnaie locale, “Ti quat sous”, des menus objets en plastique fondu et remoulé…

L’ensemble à des prix très raisonnables, tout comme les matériaux et matériels de BTP et de construction issus de divers chantiers. “On récupère ce qui n’a pas été utilisé et on le vend sous forme de brocante”, résume Stéphane Malet, cofondateur et animateur de Synergie Péï , une association qui œuvre dans l’EIT (écologie industrielle territoriale) en recyclant des produits et en employant des personnes éloignées du marché du travail. Avant cette initiative, les carrelages en trop, les fonds de pots de peinture, les bouts de tuyaux partaient au mieux en déchetterie, au pire étaient enfouis. Désormais, ils peuvent connaître une seconde vie auprès des particuliers de toute l’île qui viennent à la brocante.

Dans le même état d’esprit, Synergie Péï a mis sur pieds une EBE, entreprise à but d’emploi, avec l’aide de l’État, dans le cadre du projet “territoire zéro chômeur”, comme l’explique Georges Jetter, chargé de mission à la commune du Port. Un soutien public qui fait souvent défaut dans les autres villes de l’océan Indien. Les Palettes de Marguerite proposent à la vente du mobilier écoresponsable, à base de produits recyclés. De son côté ÉcoPal retraite des palettes, dans un atelier disposant de machines performantes, dans la cour de la Halle des manifestations. Ce sont les entreprises qui paient l’association pour se débarrasser de leurs palettes, qui sont ensuite transformées en meubles et vendues avec une plus-value. Un broyeur transforme également les palettes abimées en copeaux pour être brûlées dans la centrale électrique d’Albioma. Rien ne se perd, tout se transforme !

La journée s’est poursuivie par une table ronde sur “la gestion des déchets & la prévention des pollutions plastiques de l’océan Indien”, en partenariat avec la Commission de l’Océan Indien . Daniel Alamélou, président du syndicat mixte de gestion des déchets du Nord et de l’Est, a notamment présenté le système de nasses anti-pollution. Ces sortes de filets ont été installées à l’embouchure des ruisseaux pour récupérer les déchets avant qu’ils ne se déversent dans l’océan. Une solution peu coûteuse et efficace.

Mais à plus grande échelle, ce n’est pas si simple. Jean-Marie Ily, coordonnateur du programme “Exploi” (expédition plastique océan Indien) de la COI a rappelé les difficultés à parvenir à une coopération régionale dans le contexte actuel en matière de recyclage plastique. Effectivement, les règlements internationaux interdisent l’exportation de déchets vers des pays tiers. Il faut donc les transformer en amont pour parvenir à acheminer, sur un même territoire, une quantité suffisante de matière pour justifier d’investir dans une usine de traitement.

À moins de s’inspirer de l’expérience de Plastic Odyssey où la théorie du “small is beautiful” fait loi ! Les délégations ont pu visiter le navire, à quai, qui faisait escale à La Réunion, avant de s’arrêter dans les autres île de l’océan Indien. “Nous sommes partis de Marseille en 2022, La Réunion est notre trente-troisième escale”, calcule le jeune et étonnant Simon Bernard, le porteur du projet. À bord, des petites machines permettent de transformer des déchets plastiques en objets et mobiliers du quotidien. L’équipage en fait la démonstration devant le public de chaque pays visité. Un process qui a fait grand effet auprès des délégations, d’autant plus que les broyeurs, pressoirs chauffants et autres extrudeurs ne coûtent que quelques milliers d’euros et sont donc relativement accessibles.

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L’AVCOI est une association regroupant une quarantaine de villes et collectivités de l’Océan Indien, à savoir des Comores, de La Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte et des Seychelles.

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